Chantecler

Année 1994

Chantecler, un fier coq règne sur la basse-cour. Son chant est tellement puissant qu’il est persuadé qu’il fait se lever le soleil chaque jour. Il est détesté des animaux nocturnes et subit les jalousies des autres animaux de la basse-cour.

Chantecler tombe amoureux d’une faisane. Il se rend dans le salon littéraire de la Pintade où il tombe dans un guet-apens : il est contraint de se battre jusqu’à la mort avec un autre coq. Il sort vainqueur de cette épreuve et défend la basse-cour contre les menaces d’un épervier. Il part avec la faisane pour la forêt ; jalouse, elle lui demande de ne plus chanter, mais elle se sacrifiera par amour lorsqu’un chasseur arrivera ; mais c’est le rossignol à la voix d’or qui sera touché par les balles. 

Une très belle fable poétique, lyrique et allégorique où par le truchement des animaux, tous les défauts humains sont raillés : la vanité, l’ambition, la jalousie, le cynisme, la prétention…

On croise, entre autres,  un vieux chat Matousalem, un gymkhanard, « une vieille insensible aux problèmes moraux et qui fait du footing en costume à carreaux », un paon modern-style, le Prince de l’Adjectif Inopiné… dans une  garden-potager-party.  La pièce offre de multiples morceaux de bravoure : l’hymne au soleil, le chœur des oiseaux, le chant du rossignol ou la tirade du coq célèbre pour ses allitérations. 


Éclairage

On pourrait penser que la mise en scène de Savary est tout à fait exubérante, avec ces acteurs animalisés au jeu roublard, ces effets comiques et visuels qui tirent vers le cabaret, mais la pièce d'Edmond Rostand tient à la fois de la fantaisie et de la farce, tout en pointant un aspect tragique : Chantecler, le coq de basse-cour, pense que son chant fait lever le soleil chaque matin. Il règne en roi absolu sur ses poules jusqu'à l'arrivée d'une faisane... Le sujet de Chantecler, la satire sociale et politique par l'animalisation des personnages, sont audacieux et leur traitement dramaturgique ne l'est pas moins. Rostand propose en effet un texte versifié pour un genre comique, ce qui est bien loin des modèles conventionnels de la « pièce bien faite ».

La pièce devait être originellement jouée par le grand Coquelin (créateur du rôle de Cyrano, voir ce document), mais ce dernier n'eut que le temps de répéter le rôle, il mourut avant la première. C'est Lucien Guitry qui prit la relève et la pièce fut créée en 1910 au Théâtre de la Porte Saint-Martin (on peut voir à quoi ressemblaient les costumes animaliers du début du XXe siècle grâce à des photos du studio Nadar, où l'on voit Romuald Joube, en costume de coq) [1]. Après le succès de Cyrano et de L'Aiglon, et après son élection à l'Académie française, critiques et spectateurs attendent Rostand au tournant. Mais la truculence de Chantecler et le développement de la pièce sous forme de poème lyrique, la difficulté de sa réalisation scénique en regard de l'immensité du projet de l'auteur, vont déconcerter et finalement décevoir le public. Après cet échec cuisant, Rostand en est pour ses frais et cesse d'écrire pour le théâtre.

Mise en scène :  Jérôme Savary
Chorégraphie :  Jean Moussy

Interprétation :
Évelyne Buyle puis Anne Lévy
Jean-Claude Dreyfus
Marc Dudicourt
Nanou Garcia
Sylvie Laporte
Maxime Lombard
Jean-Pierre Loustau
Martine Mongermont
Agnès Soral
Valérie Vogt
Thierry Borgoltz
Per Breitenstein
Olivier Capelier
Pierre Laplace
Eric Nicolas
Frédéric Noël
Vincianne Regattieri
Laurence Roussarie
Frédéric Valade
Gabrielle Bos ou Anna Lafont ou Léa Amadja

Musicien :
Isabelle d'Auzac
Michel Bos
Olivier Manoury
Enrique Pascual

Scénographie :  Michel Lebois
Costumes :  Michel Dussarrat
Lumières :    Alain Poisson
Direction musicale : Olivier Manoury
Musique originale :  Philippe Servain (Chanson du coq)
Cascades :  André Cagnard

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